19/04/2025

Passez de bonne Päques

 

 Bonjour à tous

C'est avec toute mon amitié      

que je viens vous souhaiter

des bonnes fêtes de Pâques        

une bon dimanche.

une bonne semaine .

Prenez soin de vous .

Mille doux bisous du♥️        


A Pâques

Frère Jacques, frère Jacques,

Réveille-toi de ton sommeil d'hiver

Les fins taillis sont déjà verts

Et nous voici au temps de Pâques,

Frère Jacques.

Au coin du bois morne et blêmi

Où ton grand corps s'est endormi

Depuis l'automne,

L'aveugle et vacillant brouillard,

Sur les grand-routes du hasard,

S'est promené, longtemps, par les champs monotones ;

Et les chênes aux rameaux noirs

Tordus de vent farouche

Ont laissé choir,

De soir en soir,

Leur feuillage d'or mort sur les bords de ta couche.

Frère Jacques,

Il a neigé durant des mois

Et sur tes mains, et sur tes doigts

Pleins de gerçures ;

Il a neigé, il a givré,

Sur ton chef pâle et tonsuré

Et dans les plis décolorés

De ta robe de bure.

La torpide saison est comme entrée en toi

Avec son deuil et son effroi,

Et sa bise sournoise et son gel volontaire ;

Et telle est la lourdeur de ton vieux front lassé

Et l'immobilité de tes deux bras croisés,

Qu'on les dirait d'un mort qui repose sous terre.

Frère Jacques,

Hier au matin, malgré le froid,

Deux jonquilles, trois anémones

Ont soulevé leurs pétales roses ou jaunes

Vers toi,

Et la mésange à tête blanche,

Fragile et preste, a sautillé

Sur la branche de cornouiller

Qui vers ton large lit de feuillages mouillés

Se penche.

Et tu dors, et tu dors toujours,

Au coin du bois profond et sourd,

Bien que s'en viennent les abeilles

Bourdonner jusqu'au soir à tes closes oreilles

Et que l'on voie en tourbillons

Rôder sur ta barbe rigide

Un couple clair et rapide

De papillons.

Pourtant, voici qu'à travers ton somme

Tu as surpris, dès l'aube, s'en aller

Le cortège bariolé

Des cent cloches qui vont à Rome ;

Et, leurs clochers restant

Muets et hésitants

Durant ces trois longs jours et d'angoisse et d'absence,

Tu t'éveilles en écoutant

Régner de l'un à l'autre bout des champs

Le silence.

Et secouant alors

De ton pesant manteau que les ronces festonnent

Les glaçons de l'hiver et les brumes d'automne,

Frère Jacques, tu sonnes

D'un bras si rude et fort

Que tout se hâte aux prés et s'enfièvre aux collines

A l'appel clair de tes matines.

Et du bout d'un verger le coucou te répond ;

Et l'insecte reluit de broussaille en broussaille ;

Et les sèves sous terre immensément tressaillent ;

Et les frondaisons d'or se propagent et font

Que leur ombre s'incline aux vieux murs des chaumières ;

Et le travail surgit innombrable et puissant ;

Et le vent semble fait de mouvante lumière

Pour frôler le bouton d'une rose trémière

Et le front hérissé d'un pâle épi naissant.

Frère Jacques, frère Jacques

Combien la vie entière à confiance en toi ;

Et comme l'oiseau chante au faîte de mon toit ;

Frère Jacques, frère Jacques,

Rude et vaillant carillonneur de Pâques.


Émile Verhaeren

Sylvie Erwan 

18/04/2025

Bon Week-end

 Bonjour à tous 

C'est avec toute mon amitié

que je viens vous souhaiter

une bon week-end.

une bonne semaine .

Prenez soin de vous .

Mille doux bisous du ♥️  

Veillée d’avril


Il doit être minuit. Minuit moins cinq. On dort.

Chacun cueille sa fleur au vert jardin des rêves,

Et moi, las de subir mes vieux remords sans trêves,

Je tords mon cœur pour qu’il s’égoutte en rimes d’or.


Et voilà qu’à songer me revient un accord,

Un air bête d’antan, et sans bruit tu te lèves

Ô menuet, toujours plus gai, des heures brèves

Où j’étais simple et pur, et doux, croyant encor.


Et j’ai posé ma plume. Et je fouille ma vie

D’innocence et d’amour pour jamais défleurie,

Et je reste longtemps, sur ma page accoudé,


Perdu dans le pourquoi des choses de la terre,

Ecoutant vaguement dans la nuit solitaire

Le roulement impur d’un vieux fiacre attardé.


Jules Laforgue

  

  Sylvie Erwan 

17/04/2025

Vendredi Saint

 

  Le Charme du Vendredi Saint

 La cathédrale est grise admirablement,

Tandis que le jour luit adorablement

Et que les arbres sont verts tout doucement.

Les paysans sont naïfs et de province

Pour la plupart parents, dont la toilette grince,

Parisiens dont l'orgueil n'est pas mince

De les promener autour du fameux monument

Qui néanmoins froissant l'orgueil de leur village.

Semble à leurs yeux matois quelque chose qui ment

Et va, comme un peu vil, dans le sillage

Des bateaux-mouches d'ailleurs pleins abondamment

D'une clientèle amusante en diable

Qui file néanmoins, dévots irrémédiables.

Voir les autels déserts et les tombeaux décorés richement.

II

Le soleil fou de mars éveille encore un peu plus la verdure

Des fins arbres du quai bordant la beauté pure

Et forte de la cathédrale on dirait en guipure

De pierre, on croit, immémoriale et si dure !

Les cloches de la veille ont fui (leur âme, au moins.

S'est tue) et pendent, patients témoins

Muets jusqu'au samedi fier, où lentes sur les foins.

Enfin, elles reviennent (ou, du moins, leur âme

Planant sur les villes légères et les autres),

Et pendant leur voyage de miraculeux apôtres

A travers les humanités chastes et les infâmes,

Dans la nef désolée, où seulement les flammes

Des

Ténèbres sévèrement bien plus sur toutes autres.

S'affligent, grands ouverts, les tabernacles, âmes

Muettes, symbolisant l'attente immense des apôtres.

    Paul Verlaine



 

Sylvie Erwan 

 


 

Sylvie Erwan 

13/04/2025

Les Rameaux



Bonjour à tous     
C'est avec toute mon amitié
que je viens vous souhaiter
une bon week-end.
une bonne semaine .
Prenez soin de vous .
Mille doux bisous du ♥️  

Le rameau bénit


Profonde poésie et symbole sublime
De ces rameaux sacrés dont le vert éternel
Évoque, en nos parvis, l’hosanna solennel,
Le triomphe royal des palmes de Solyme !

Palmes qui couronnez l’hiver de nos climats,
Et qui, par la verdeur et par l’efflorescence,
S’apparentent, sans doute, à l’immortelle essence
Des cèdres du Carmel et des pins de Damas ?

En mouvante forêt, en larges théories,
Pour marquer le respect, l’allégresse et l’amour,
Palmes, agitez-vous, et saluez le jour
Que ramène, après deux mille ans, Pâques fleuries !

Agitez-vous aux mains de ce peuple de Dieu,
Qui vous vénère encore, et croit, d’une âme franche,
Que, pourvu qu’on l’expose avec foi, l’humble branche
Détourne le tonnerre, et la grêle, et le feu.

Et vous, rameaux anciens dont la feuille se fane,
Au cercueil, que l’ami vous dépose à genoux ;
Entre les doigts des morts, que s’exhale pour nous
Le baume amer et doux, qui de la sève émane !

Que la tombe, selon la légende d’Armor,
Accomplisse un prodige, et que votre poussière,
Ô rameaux, se ranime, et, gardant tout entière
L’âme de vos parfums, se change en rameaux d’or !

Nérée Beauchemin, Patrie Intime




 

11/04/2025

Bonjour à tous

 

Bonjour à tous     

C'est avec toute mon amitié

que je viens vous souhaiter

une bon week-end. 

une bonne semaine .

Prenez soin de vous .

Mille doux bisous du ♥️

Printemps oublié

Ce beau printemps qui vient de naître

A peine goûté va finir ;

Nul de nous n’en fera connaître

La grâce aux peuples à venir.

Nous n’osons plus parler des roses :

Quand nous les chantons, on en rit ;

Car des plus adorables choses

Le culte est si vieux qu’il périt.

Les premiers amants de la terre

Ont célébré Mai sans retour,

Et les derniers doivent se taire,

Plus nouveaux que leur propre amour.

Rien de cette saison fragile

Ne sera sauvé dans nos vers,

Et les cytises de Virgile

Ont embaumé tout l’univers.

Ah ! frustrés par les anciens hommes,

Nous sentons le regret jaloux

Qu’ils aient été ce que nous sommes,

Qu’ils aient eu nos coeurs avant nous.


René-François Sully Prudhomme, Stances et poèmes 

   

Sylvie Erwan 

Bonjour et bon week-end

    Bonjour à tous      C'est avec toute mon amitié que je viens vous souhaiter une bon week-end....