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14/03/2025

Aux Hirondelles


Aux Hirondelles

De l’aile effleurant mon visage,

Volez, doux oiseaux de passage,

Volez sans peur tout près de moi !

Avec amour je vous salue ;

Descendez du haut de la nue,

Volez, et n’ayez nul effroi !

Des mois d’or aux heures légères,

Venez, rapides messagères,

Venez, mes sœurs, je vous attends !

Comme vous je hais la froidure,

Comme vous j’aime la verdure,

Comme vous j’aime le printemps !

Vous qui des pays de l’aurore

Nous arrivez tièdes encore,

Dites, les froids vont donc finir !

Ah ! contez nous de jeunes choses,

Parlez-vous de nids et de roses,

Parlez-vous d’un doux avenir !

Parlez moi de soleil et d’ondes,

D’épis flottants, de plaines blondes,

De jours dorés, d’horizons verts ;

De la terre enfin réveillée,

Qui se mourait froide et mouillée

Sous le dais brumeux des hivers.

L’hiver, c’est le deuil de la terre !

Les arbres n’ont plus leur mystère ;

Oiseaux et bardes sont sans toits ;

Une bise à l’aile glacée

A nos fronts tarit la pensée,

Tarit la sève au front des bois.

Le ciel est gris, l’eau sans murmure,

Et tout se meurt ; sur la nature

S’étend le linceul des frimas.

Heureux, alors, sur d’autres plages,

Ceux qui vont chercher les feuillages

Et les beaux jours des beaux climats !

O très heureuses hirondelles !

Si comme vous j’avais des ailes,

J’irais me baigner d’air vermeil ;

Et, loin de moi laissant les ombres,

Je fuirais toujours les cieux sombres

Pour toujours suivre le soleil !

Saint-Nazaire, avril 1840

Auguste Lacaussade, Poèmes et Paysages, 1897

 

  

Sylvie Erwan 

07/03/2025

A ce Printemps perdu

 

A ce Printemps perdu

où nous nous sommes aimés

au bord de la rivière

un jour du mois de Mai

A ce Printemps perdu

où l’on sent le bonheur

quitter cette espérance

qu’on laisse et ne voit plus

A ce Printemps perdu

et à la renaissance

d’une passion si belle

Vie qui n’existe plus

A ce Printemps perdu

et aux charmants oiseaux

et à ces chants d’idylles

belles, mises à nu

A ce Printemps perdu

Comme un beau violon

aux cordes abimées

Qu’on n’entendra plus jamais

A ce Printemps perdu

et à ces vieilles pierres

un jour au coeur des vignes

qui ne seront plus là


Elodie Santos, 2008


    

Sylvie Erwan 

28/02/2025

Après l’hiver

  

Après l’hiver


N’attendez pas de moi que je vais vous donner

Des raisons contre Dieu que je vois rayonner ;

La nuit meurt, l’hiver fuit ; maintenant la lumière,

Dans les champs, dans les bois, est partout la première.

Je suis par le printemps vaguement attendri.

Avril est un enfant, frêle, charmant, fleuri ;

Je sens devant l’enfance et devant le zéphyre

Je ne sais quel besoin de pleurer et de rire ;

Mai complète ma joie et s’ajoute à mes pleurs.

Jeanne, George, accourez, puisque voilà des fleurs.

Accourez, la forêt chante, l’azur se dore,

Vous n’avez pas le droit d’être absents de l’aurore.

Je suis un vieux songeur et j’ai besoin de vous,

Venez, je veux aimer, être juste, être doux,

Croire, remercier confusément les choses,

Vivre sans reprocher les épines aux roses,

Être enfin un bonhomme acceptant le bon Dieu.


Ô printemps ! bois sacrés ! ciel profondément bleu !

On sent un souffle d’air vivant qui vous pénètre,

Et l’ouverture au loin d’une blanche fenêtre ;

On mêle sa pensée au clair-obscur des eaux ;

On a le doux bonheur d’être avec les oiseaux

Et de voir, sous l’abri des branches printanières,

Ces messieurs faire avec ces dames des manières.

26 juin 1878

Victor Hugo

 

Sylvie Erwan 

21/02/2025

A la mi-carême

 


A la mi-carême


Le carnaval s’en va, les roses vont éclore ;

Sur les flancs des coteaux déjà court le gazon.

Cependant du plaisir la frileuse saison

Sous ses grelots légers rit et voltige encore,

Tandis que, soulevant les voiles de l’aurore,

Le Printemps inquiet paraît à l’horizon.


Du pauvre mois de mars il ne faut pas médire ;

Bien que le laboureur le craigne justement,

L’univers y renaît ; il est vrai que le vent,

La pluie et le soleil s’y disputent l’empire.

Qu’y faire ? Au temps des fleurs, le monde est un enfant ;

C’est sa première larme et son premier sourire.


C’est dans le mois de mars que tente de s’ouvrir

L’anémone sauvage aux corolles tremblantes.

Les femmes et les fleurs appellent le zéphyr ;

Et du fond des boudoirs les belles indolentes,

Balançant mollement leurs tailles nonchalantes,

Sous les vieux marronniers commencent à venir.


C’est alors que les bals, plus joyeux et plus rares,

Prolongent plus longtemps leurs dernières fanfares ;

À ce bruit qui nous quitte, on court avec ardeur ;

La valseuse se livre avec plus de langueur :

Les yeux sont plus hardis, les lèvres moins avares,

La lassitude enivre, et l’amour vient au coeur.


S’il est vrai qu’ici-bas l’adieu de ce qu’on aime

Soit un si doux chagrin qu’on en voudrait mourir,

C’est dans le mois de mars, c’est à la mi-carême,

Qu’au sortir d’un souper un enfant du plaisir

Sur la valse et l’amour devrait faire un poème,

Et saluer gaiement ses dieux prêts à partir.


Mais qui saura chanter tes pas pleins d’harmonie,

Et tes secrets divins, du vulgaire ignorés,

Belle Nymphe allemande aux brodequins dorés ?

Ô Muse de la valse ! ô fleur de poésie !

Où sont, de notre temps, les buveurs d’ambroisie

Dignes de s’étourdir dans tes bras adorés ?


Quand, sur le Cithéron, la Bacchanale antique

Des filles de Cadmus dénouait les cheveux,

On laissait la beauté danser devant les dieux ;

Et si quelque profane, au son de la musique,

S’élançait dans les choeurs, la prêtresse impudique

De son thyrse de fer frappait l’audacieux.


Il n’en est pas ainsi dans nos fêtes grossières ;

Les vierges aujourd’hui se montrent moins sévères,

Et se laissent toucher sans grâce et sans fierté.

Nous ouvrons à qui veut nos quadrilles vulgaires ;

Nous perdons le respect qu’on doit à la beauté,

Et nos plaisirs bruyants font fuir la volupté.


Tant que régna chez nous le menuet gothique,

D’observer la mesure on se souvint encor.

Nos pères la gardaient aux jours de thermidor,

Lorsqu’au bruit des canons dansait la République,

Lorsque la Tallien, soulevant sa tunique,

Faisait de ses pieds nus claquer les anneaux d’or.


Autres temps, autres moeurs ; le rythme et la cadence

Ont suivi les hasards et la commune loi.

Pendant que l’univers, ligué contre la France,

S’épuisait de fatigue à lui donner un roi,

La valse d’un coup d’aile a détrôné la danse.

Si quelqu’un s’en est plaint, certes, ce n’est pas moi.


Je voudrais seulement, puisqu’elle est notre hôtesse,

Qu’on sût mieux honorer cette jeune déesse.

Je voudrais qu’à sa voix on pût régler nos pas,

Ne pas voir profaner une si douce ivresse,

Froisser d’un si beau sein les contours délicats,

Et le premier venu l’emporter dans ses bras.


C’est notre barbarie et notre indifférence

Qu’il nous faut accuser ; notre esprit inconstant

Se prend de fantaisie et vit de changement ;

Mais le désordre même a besoin d’élégance ;

Et je voudrais du moins qu’une duchesse, en France,

Sût valser aussi bien qu’un bouvier allemand.


Alfred de Musset

    

Sylvie Erwan 

07/09/2024

Colère d’un printemps

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Colère d’un printemps

Tu piques dans la caisse
L’argent des contribuables
Car ce n’est que la paresse
Ta qualité honorable

Tu joues à quitte ou double
La lenteur de la justice
Les électeurs t’adoubent
Ta force est ton artifice

Quand l’heure des comptes viendra
Sous la colère d’un printemps
Tu prieras encore tous les vents
Pour t’échapper par là

Thomas Chaline, 2017

Sylvie Erwan 

Bonjour à tous

  Bonjour à tous      C'est avec toute mon amitié que je viens vous souhaiter une bon week-end....