Les Bannières hiver se trouve 
sur mon blog secret , voici le lien.




28/11/2025

Bonjour et bon Week-end

 


Bonjour à tous    

C'est avec toute mon amitié

que je viens vous souhaiter

une bon week-end. 

une bonne semaine .

Prenez soin de vous .

Mille doux bisous du ❤️


Soir d’hiver


Ah ! comme la neige a neigé !

Ma vitre est un jardin de givre.

Ah ! comme la neige a neigé !

Qu’est-ce que le spasme de vivre

À la douleur que j’ai, que j’ai !


Tous les étangs gisent gelés,

Mon âme est noire : Où vis-je ? Où vais-je ?

Tous ses espoirs gisent gelés :

Je suis la nouvelle Norvège

D’où les blonds ciels s’en sont allés.


Pleurez, oiseaux de février,

Au sinistre frisson des choses,

Pleurez, oiseaux de février,

Pleurez mes pleurs, pleurez mes roses,

Aux branches du genévrier.


Ah ! comme la neige a neigé !

Ma vitre est un jardin de givre.

Ah ! comme la neige a neigé !

Qu’est-ce que le spasme de vivre

À tout l’ennui que j’ai, que j’ai !…


Emile Nelligan

Œuvres poétiques complètes I : Poésies complètes 1896-1941



21/11/2025

Bonjour à tous

 

Bonjour à tous      

C'est avec toute mon amitié

que je viens vous souhaiter

une bon week-end.

Prenez soin de vous .

Mille doux bisous du 💙



Un village

Des murs crépis, de pauvres toits,

Un pont, un chemin de halage,

Et le moulin qui fait sa croix

De haut en bas, sur le village.


Les appentis et les maisons

S’échouent, ainsi que choses mortes.

Le filet dort : et les poissons

Sèchent, pendus au seuil des portes.


Un chien sursaute en longs abois ;

Des cris passent, lourds et funèbres ;

Le menuisier coupe son bois,

Presque à tâtons, dans les ténèbres.


Tous les métiers à bruit discord

Se sont lassés l’un après l’autre

Derrière un mur, marmonne encor

Un dernier bruit de patenôtres.


Une pauvresse aux longues mains,

Du bout de son bâton tâtonne

De seuil en seuil, par les chemins ;

Le soir se fait et c’est l’automne.


Et puis viendra l’hiver osseux,

Le maigre hiver expiatoire,

Où les gens sont plus malchanceux

Que les âmes en purgatoire.


Emile Verhaeren, Toute la Flandre





14/11/2025

Bon Week-end

 

Bonjour à tous     
C'est avec toute mon amitié
que je viens vous souhaiter
une bon week-end.
Prenez soin de vous .
Mille doux bisous du 💙


Vigne vierge d’automne

Vous laissez tomber vos mains rouges,
Vigne vierge, vous les laissez tomber
Comme si tout le sang du monde était sur elles.

À leur frisson, toute la balustrade bouge,
Tout le mur saigne,
Ô vigne vierge… Tout le ciel est imbibé
D’une même lumière rouge.

C’est comme un tremblement d’ailes rouges qui tombent,
D’ailes d’oiseaux des îles, d’ailes
Qui saignent. C’est la fin d’un règne –
Ou quelque chose de plus simple infiniment.

Ce sont les pieds palmés de hauts flamants
Ou de fragiles pattes de colombes
Qui marchent dans l’allée.
(Où vont-elles, si rouges ?)
Leurs traces étoilées
Rejoignent l’autre vigne, où l’on vendange.
Si rouge,
Est-ce déjà le sang des cuves pleines ?
Ah ! simplement la fête des vendanges,
Simplement n’est-ce pas ?

Et pourtant, que vos mains sont tremblantes ! Leurs veines
Se rompent une à une… Tant de sang…
Et cette odeur si fade, étrange.
Ces mains qui tombent d’un air las,
Ô vigne vierge, d’un air las et comme absent,
Ces mains abandonnées…

(Lady Macbeth n’eut-elle pas ce geste
Après avoir frotté la tache si longtemps ?)

Mains qui se crispent, mains qui restent
En lambeaux rouges sur octobre palpitant ;
Dites, oh ! dites chaque année
Êtes-vous les mains meurtrières de l’Automne ?

Ou chaque année,
Sans rien qui s’en émeuve ni personne,
Des mains assassinées
Qui flottent au fil rouge de l’automne ?

Sabine Sicaud, Les poèmes de Sabine Sicaud, 1958 (Recueil posthume)



10/11/2025

Pour le 11 Novembre PAIX

 

Je vous souhaite une belle journée .
Bon Mardi de 11 Novembre .  
prenez bien soin de vous , bisous du
Bon week-end  
Ici il fait 4° nuageux , soleil  et pluie
Mille doux bisous du 💙


Sur les no man’s land défigurés
Sur les barbelés rouillés
Sur les paysages dévastés
J’écris ton nom
 
Sur le froid et dans l’effroi
Sur la terre détrempée
Sur le soleil effacé
J’écris ton nom
 
Sur les baïonnettes ensanglantées
Sur les obus éclatés par milliers
Sur les grenades mortifères lancées
J’écris ton nom
 
Sur les croix de bois des alliés
Sur les casques de corps inanimés
Sur les fusils des compagnons mutilés
J’écris ton nom
 
Sur les cigarettes partagées
Sur l’amitié pour se réchauffer
Sur la perte des frères des tranchées
J’écris ton nom
 
Sur le bonheur qui s’enfuit
Sur les « je t’aime »au goût amer
Sur les lettres d’amour inachevées
J’écris ton nom
 
Sur les larmes de mères éplorées
Sur les coeurs brisés
Sur le deuil de l’arrière délaissé
J’écris ton nom
 
Sur les regrets d’Héphaïstos, maître des armes qui consument
Sur la lassitude d’Arès qui envoie des âmes innocentes aux Enfers
Sur les épaules de Thanatos qui croulent sous le poids des hurlements
J’écris ton nom
 
Pour la mémoire de chacun
En souvenir de tous ces hommes tombés
Et pour ne pas recommencer les erreurs du passé
Je viens pour t’acclamer
 
PAIX



07/11/2025

Bon week-end et bonne semaine


Bonjour à tous avec toute mon amitié

que je viens vous souhaiter

une bon week-end. 

Prenez soin de vous .

Mille doux bisous du 💙 

A la Belgique

Hélas, depuis les jours des suprêmes combats,

Tes compagnes sont la frayeur et l’infortune ;

Tu n’as plus pour pays que des lambeaux de dunes

Et des plaines en feu sur l’horizon, là-bas.


Anvers et Gand et Liége et Bruxelles et Bruges

Te furent arrachés et gémissent au loin

Sans que tes yeux encor vaillants soient leurs témoins

Ni que tes bras armés encor soient leur refuge.


Tu es celle en grand deuil qui vis avec la mer

Pour en apprendre à résister sous les tempêtes

Et tu songes et tu pleures, mais tu t’entêtes

Dans la terreur et dans l’orgueil de tes revers.


Tu te sens grande immensément, quoique vaincue,

Tu fus loyale et claire et ferme, comme au temps

Où l’honneur sous les cieux s’affirmait éclatant

Où la gloire valait vraiment d’être vécue.


Ton pauvre coin de sol où demeure debout,

Face à l’orage, un roi avec sa foi armée,

Tu le peuples encor de canons et d’armées,

Pour le tenir tragiquement jusques au bout.


Tu te hausses si haut que tu es solitaire

Dans la gloire, dans la beauté, dans la douleur

Et que chacun t’exalte et t’admire en son coeur,

Comme un peuple jamais ne le fut sur la terre.


Qu’importe à cet amour l’angoisse de ton sort

Et qu’Ypres soit désert, et Dixmude, ruine,

Et qu’aussi vide et creux qu’une sombre poitrine,

S’élève au fond du soir l’immense beffroi mort.


A l’heure où cette cendre est encor la Patrie

Nous l’aimons à genoux avec un tel élan

Que de chacun des murs saccagés et branlants,

Nous baiserions la pierre éclatée et meurtrie.


Et si demain l’homme allemand sournois et fou

Achevait de te mordre en son étreinte blême,

Douce Belgique aimée, espère et crois quand même :

Ton pays mis à mort est immortel, en nous.


Emile Verhaeren, Les ailes rouges de la guerre